Ce financement est destiné à développer des filières agro-industrielles structurantes autour du manioc et de la canne à sucre en République centrafricaine (RCA). Un projet qui pourrait générer jusqu’à 100 000 emplois directs et insuffler une nouvelle dynamique économique dans les zones rurales.
L’État centrafricain a signé récemment avec Mahasakthi Group une convention d’investissement dans le secteur agro-industriel. L’accord couvre la culture et la transformation de la canne à sucre et du manioc, pour des montants respectifs de 577,1 milliards FCFA et 115,4 milliards FCFA. En plus de la production agricole, le projet intègre la construction d’unités de transformation agroalimentaire et de deux centrales électriques totalisant une capacité de 70 MW.
Au cœur de la convention figure un dispositif d’exploitation mixte : Mahasakthi exploitera directement la moitié des 30 000 hectares identifiés, tandis que l’autre moitié sera réservée à des planteurs locaux. Ces derniers recevront un minimum de 5 hectares chacun, ce qui devrait permettre à environ 3 000 agro-entrepreneurs de s’insérer durablement dans la chaîne de valeur agricole. L’objectif est de structurer une filière contractuelle, dans laquelle Mahasakthi s’engage à acheter et transformer les récoltes produites localement.
L’intégration en aval du projet repose notamment sur la production d’énergie à partir de la biomasse issue des résidus de canne à sucre. Ce procédé, déjà éprouvé par Mahasakthi en Inde, permet de réduire la dépendance aux énergies fossiles tout en renforçant l’autonomie énergétique des sites industriels. À terme, les deux centrales électriques prévues devraient fournir une puissance cumulée de 70 MW, contribuant à l’électrification locale.
Afriland First Holding, acteur-clé dans la mise en relation entre l’État centrafricain et Mahasakthi Group, revendique une approche inclusive du développement. Selon son président Guy-Laurent Fondjo, ce projet « intègre l’intérêt de toutes les parties prenantes », en garantissant notamment un accès équitable à la richesse produite via la distribution de terres agricoles aux planteurs volontaires. Le projet s’inscrit dans une stratégie régionale d’intégration économique, portée par la holding contrôlée par le milliardaire camerounais Paul Kammogne Fokam.
Avec la promesse de créer 100 000 emplois directs à court et moyen terme, ce projet agro-industriel devrait profondément modifier la structure de l’emploi rural dans les régions concernées. Les retombées attendues s’étendent au-delà de la seule agriculture, en stimulant des secteurs connexes tels que le transport, la construction, l’énergie ou les services financiers ruraux. La formalisation des emplois agricoles pourrait par ailleurs renforcer l’inclusion financière via des mécanismes de microcrédit et de bancarisation.