Si le pétrole a confirmé sa résilience avec une progression continue de la production, le gaz naturel et le manganèse ont pesé sur la performance globale du secteur. Une situation qui témoigne d’un équilibre encore précaire, malgré les signaux positifs émis par le segment pétrolier.
La fin de l’année 2024 s’est révélée en demi-teinte pour les industries extractives gabonaises. L’indice consolidé de production du secteur extractif gabonais a enregistré une contraction de 5,2% au quatrième trimestre 2024 selon la Direction générale de l’économie et de la politique fiscale (DGPEF). Cette baisse résulte principalement d’une chute des volumes dans les filières du gaz naturel et du manganèse, deux segments historiquement sensibles aux aléas logistiques et aux fluctuations de la demande internationale. En dépit d’un environnement géopolitique relativement stable et d’une demande mondiale soutenue en métaux industriels, ces contre-performances traduisent les limites actuelles en matière de capacités opérationnelles et d’investissements techniques.
À contre-courant de cette tendance générale, le pétrole a enregistré une croissance de 3,6% de son indice de production d’un trimestre à l’autre. Sur l’ensemble de l’année, cette progression atteint 3,2%, confirmant la bonne tenue du secteur. Ce résultat est attribuable à la performance accrue des puits, tant sur les champs matures que sur les nouveaux forages, ainsi qu’à une stabilité des opérations industrielles. Dans un contexte où la production globale n’a progressé que de 1,1% en 2024, le pétrole continue de jouer un rôle de stabilisateur macroéconomique pour le Gabon.
La relance progressive de certaines entités clés du secteur, telles que la Société de Maintenance Pétrolière (SMP) et la filiale locale de Tullow Oil, reprise par l’État, témoigne d’une volonté de renforcer le contrôle stratégique sur les ressources nationales. Ces opérations de « renationalisation partielle » visent à optimiser la gouvernance des actifs énergétiques et à capter davantage de valeur ajoutée locale, tout en rétablissant la confiance des opérateurs et des investisseurs. À court terme, elles pourraient contribuer à l’assainissement du tissu productif, à condition d’être accompagnées d’un soutien technique et financier soutenu.
La légère croissance annuelle de 1,1% du secteur extractif masque des disparités fortes entre filières. Elle illustre néanmoins la résilience d’un écosystème encore largement dépendant du pétrole. Pour maintenir la dynamique observée dans ce segment, les autorités devront poursuivre les efforts de diversification énergétique, d’exploration et de renforcement des infrastructures. À moyen terme, la consolidation des performances passera aussi par une intégration accrue des chaînes de valeur locales, en lien avec les orientations du Plan d’Accélération de la Transformation (PAT).