Le Port autonome de Douala (PAD) investit cette enveloppe dans deux remorqueurs de nouvelle génération construits aux Émirats Arabes Unis. Cette opération s’inscrit dans une stratégie de montée en performance logistique, en réponse à la croissance prévue du trafic portuaire et aux exigences d’efficacité dans le pilotage et l’assistance aux navires.
Le Port autonome de Douala a acté l’acquisition de deux remorqueurs ASD 3010 auprès du constructeur naval néerlandais Damen, pour un montant total de 11,5 milliards FCFA TTC. Ces engins de traction maritime, d’une capacité de 60 tonnes chacun, sont destinés à la Régie déléguée du remorquage (RDR), bras opérationnel du PAD depuis 2021. Leur mise en service est prévue d’ici le troisième trimestre 2025. L’opération a été conclue via un contrat de gré à gré signé en octobre 2023. Elle inclut la fourniture de pièces de rechange, une assistance technique et une formation complète des équipages pendant un an.
Les deux nouveaux remorqueurs viennent remplacer une flotte vieillissante de cinq unités, dont la moyenne d’âge dépasse les 25 ans. L’absence d’un service de remorquage performant avait jusqu’ici un impact négatif sur la fluidité logistique, en particulier dans les phases d’accostage, d’appareillage ou lors des opérations d’urgence. Le renforcement de la flotte à sept unités permettra de répondre efficacement aux pics d’activité, de réduire les délais d’escale, et d’assurer une continuité de service notamment sur le terminal pétrolier de Cap Limboh, plateforme d’approvisionnement stratégique de la Société nationale de raffinage (Sonara).
Ce renforcement capacitaire s’inscrit dans le plan directeur du PAD à l’horizon 2030, qui projette un doublement du volume de trafic, de 12,4 millions de tonnes actuellement à plus de 21 millions de tonnes. Cette ambition s’accompagne d’une série de réformes et d’investissements ciblés sur les infrastructures portuaires, la digitalisation des procédures logistiques, et le renouvellement des équipements de manutention et de soutien. Le volet remorquage, souvent négligé, est ici identifié comme levier critique pour sécuriser la performance globale de la chaîne portuaire.
Le contrat prévoit également un encadrement technique conjoint assuré par le Parc national de matériels de génie civil (Matgénie) et le Chantier naval et industriel du Cameroun (CNIC), deux entités publiques impliquées dans la supervision de la maîtrise d’œuvre. Cette configuration vise à garantir un transfert effectif de compétences vers les acteurs nationaux, tout en assurant la conformité technique aux standards internationaux en matière de sécurité maritime. Plusieurs officiers ont déjà été formés dans les ateliers de Damen à Sharjah, renforçant ainsi l’autonomie technique du PAD dans l’exploitation des nouveaux engins.