Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé une révision optimiste des perspectives économiques de la République centrafricaine après une mission dans le pays. En 2024, le PIB devrait croître de 1,8 %, un chiffre bien supérieur aux prévisions précédentes, marqué par la reprise de secteurs clés et des réformes structurantes.
La République centrafricaine (RCA) semble sur le chemin de la reprise économique après des années de crises multiples. Le Fonds monétaire international (FMI), après sa récente mission sur place, a revu à la hausse ses prévisions de croissance pour 2024, estimant désormais un taux de 1,8 % contre 1,0 % précédemment. Cette révision positive s’explique par plusieurs facteurs, dont un rebond de la consommation de carburants et des secteurs clés, comme les télécommunications et la sylviculture.
Le FMI souligne que l’amélioration des approvisionnements en carburants, après les pénuries de 2023, a permis de soutenir la consommation et les activités économiques. La résilience de la sylviculture, soutenue par la demande accrue en bois, notamment en Chine, a également contribué à cette dynamique. De plus, les avancées technologiques, telles que l’extension de la 4G et la digitalisation des services financiers, ont joué un rôle crucial dans l’inclusion économique du pays.
Autre facteur clé : la levée de l’embargo sur les diamants et la mise en œuvre de grands projets d’infrastructures, comme le Corridor 13. Ces initiatives devraient dynamiser le secteur minier et favoriser les échanges commerciaux, contribuant ainsi à l’accélération de la croissance. Le FMI indique également que la Russie a apporté un soutien important à travers un don de 30 000 tonnes de carburant, un “souffle d’air frais” dans un contexte de prix élevés à la pompe.
Cependant, malgré cette reprise, le pays reste confronté à des défis. Le FMI se félicite des réformes structurelles entreprises par les autorités, notamment la digitalisation des régies financières et l’introduction de télépaiements sécurisés. Ces mesures commencent à améliorer les recettes fiscales, mais elles restent insuffisantes, avec des prévisions de seulement 9 % des recettes intérieures en 2024, bien en dessous des standards habituels de 20 à 25 %.
Albert Touna Mania, chef de mission du FMI, a salué ces progrès, mais a insisté sur la nécessité d’accélérer les réformes pour stabiliser les finances publiques. Un audit dans le secteur pétrolier est en cours pour garantir plus de transparence et éviter les pratiques frauduleuses, notamment en ce qui concerne les importations de carburant. Ces avancées témoignent, selon lui, de la volonté de transformation du pays. Mais pour qu’elle soit pérenne, la RCA doit continuer à mettre en œuvre les réformes nécessaires.