Un résultat en demi-teinte, représentant 60 % de l’objectif fixé, mais qui laisse entrevoir un potentiel de progression dans les années à venir.
Le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, a révélé le 4 avril devant les députés que le Cameroun a mobilisé 15 milliards de FCFA en 2024 au titre de l’impôt sur les revenus des personnes physiques (IRPP). Ce montant représente 60 % des 25 milliards de FCFA que s’était fixé la Direction générale des Impôts (DGI) pour l’année.
Selon les données disponibles, 10,5 milliards de FCFA avaient déjà été collectés à fin octobre. Les 4,5 milliards restants ont été mobilisés durant les mois de novembre et décembre, une période marquée par une intensification des campagnes de recouvrement à l’approche de la date limite de déclaration. Les contribuables risquaient en effet une amende de 10 % en cas de retard.
Initialement fixée au 1er décembre, l’échéance de déclaration a été repoussée de sept jours en raison de la saturation de la plateforme numérique, confrontée à un afflux massif de connexions. Le ministère a expliqué que ce report visait à donner plus de temps aux usagers rencontrant des difficultés d’accès au service en ligne.
À ce jour, environ 2 millions de contribuables non professionnels ont déjà souscrit à leurs obligations fiscales. La plateforme numérique dédiée à l’IRPP enregistre 425 000 déclarations chaque mois, un rythme qui pourrait booster les performances fiscales en 2025. Pour rappel, le Cameroun vise 4 410,7 milliards de FCFA de recettes fiscales en 2025, soit une hausse de 10,3 % par rapport à 2024.
L’IRPP s’applique aux revenus de toute nature : salaires, pensions, rentes viagères, revenus fonciers, financiers ou encore issus d’activités indépendantes, y compris agropastorales. Les Camerounais percevant des gains de source étrangère sont également concernés.
Mis en place en 1973, cet impôt avait été suspendu en 2004. Il a été réintroduit dans le Code général des impôts par la loi de finances 2021, mais n’a été effectivement appliqué qu’à partir de décembre 2023. Son retour vise principalement à élargir l’assiette fiscale face aux pressions budgétaires croissantes.