Cette initiative de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) vise à lutter contre la pénurie actuelle et les détournements illégaux vers des marchés étrangers.
Une nouvelle gamme de pièces de monnaie est en circulation depuis le 2 avril 2025 dans les six pays membres de la la Communauté économique et monétaire d’Afrique Centrale (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et République centrafricaine). D’ici le 31 décembre 2025, la BEAC prévoit de mettre en circulation 500 millions de ces nouvelles pièces, un volume qui sera renouvelé chaque année pour atteindre un total de 3 milliards de pièces d’ici 2030.
L’objectif principal de cette initiative est de lutter contre la pénurie de pièces, qui touche depuis plusieurs années la zone Cemac. Selon Yvon Sana Bangui, gouverneur de la BEAC, la rareté des pièces de monnaie émises par l’institut d’émission résulte principalement de leur exportation illégale vers un pays asiatique. Ce phénomène a été alimenté par la collecte des pièces dans les circuits informels et les salles de jeux, une situation qui a exacerbé la pénurie dans la région.
Ce phénomène est également dû à l’intérêt croissant pour le métal de base utilisé dans la fabrication des pièces, qui est prisé dans l’industrie de la bijouterie. Afin de contrer cette pratique, la BEAC a décidé de renforcer la sécurité de ses nouvelles pièces en utilisant des matériaux différents de ceux utilisés dans la bijouterie, réduisant ainsi leur attractivité pour les marchés étrangers.
Le déploiement de cette nouvelle série de pièces vise également à améliorer l’efficacité des transactions au sein de la Cemac, où l’infrastructure de paiement en espèces reste largement utilisée. Avec un volume accru de pièces, la BEAC espère faciliter les paiements quotidiens pour les consommateurs tout en contribuant à la stabilité économique de la région.
