Une nouvelle proposition de loi américaine vise à interdire l’importation de cobalt raffiné en Chine, accusé d’être lié à l’exploitation du travail des enfants en République Démocratique du Congo. Cette initiative s’ajoute aux tensions croissantes entre les États-Unis et la Chine sur la question du cobalt.
Un projet de loi déposé le 24 mars 2025 à la Chambre des représentants des États-Unis, vise à interdire l’importation de cobalt raffiné en Chine. Cette proposition, rédigée par le républicain Christopher Henry Smith, repose sur la présomption que ce cobalt est extrait et traité dans des conditions inacceptables, notamment l’utilisation du travail des enfants et du travail forcé en République Démocratique du Congo (RDC).
Ce texte n’est cependant pas une première pour l’élu américain. En décembre 2023, il avait déjà tenté de faire passer une législation similaire, mais le projet n’a pas pu être soumis au vote en raison de la fin de la mandature avant les élections de novembre 2024. Le précédent projet de loi, intitulé « Cobalt Restriction Act », visait à couper les États-Unis de toute chaîne d’approvisionnement impliquant du cobalt extrait en RDC dans des conditions jugées abusives, et raffiné en Chine. Selon le texte, l’importation de tout produit contenant ce cobalt serait interdite, sauf preuve irréfutable qu’il ne provient pas des mines congolaises.
Cette proposition survient dans un contexte de préoccupations croissantes concernant les conditions de travail dans les mines de cobalt en RDC. En septembre 2024, le département américain du Travail avait déjà ajouté le cobalt congolais à sa liste des produits obtenus par le travail des enfants. Elle s’inscrit également dans un climat de tensions croissantes entre les États-Unis et la Chine, ce dernier contrôlant plus de 80 % du marché mondial du cobalt raffiné.
L’initiative, si elle venait à être adoptée, pourrait avoir un impact considérable sur la chaîne d’approvisionnement mondiale en cobalt, un matériau crucial pour les batteries utilisées dans les véhicules électriques et autres technologies. Les autorités américaines continuent de chercher des moyens de réduire leur dépendance à ce cobalt, tout en adressant les préoccupations éthiques liées à son extraction.