Le géant minier Rio Tinto se rapproche de la République Démocratique du Congo pour explorer l’exploitation du gisement de Manono, l’un des plus grands gisements de lithium inexploités au monde. Cette initiative s’inscrit dans la stratégie du groupe pour renforcer ses positions sur le marché mondial du lithium.
Rio Tinto, un des principaux acteurs mondiaux du lithium, a entamé des discussions avec la République Démocratique du Congo (RDC) pour exploiter la partie sud du gisement de Manono. Selon Bloomberg, ces pourparlers ont été confirmés par des sources proches du dossier. La compagnie australienne cherche ainsi à renforcer sa position dans la chaîne d’approvisionnement mondiale de ce métal stratégique, crucial pour la fabrication des batteries.
Cette démarche intervient après l’acquisition par Rio Tinto de la société Arcadium Lithium pour 6,7 milliards de dollars, consolidant ainsi sa place parmi les plus grands fournisseurs mondiaux de lithium. En plus de ses projets à Rincon en Argentine et Jadar en Serbie, Rio Tinto a signé un partenariat avec le Rwanda pour exploiter des gisements de minéraux stratégiques, y compris le lithium. Toutefois, l’approche avec la RDC représente sa première incursion directe en Afrique sur le projet Manono.
Le gisement de Manono est l’un des plus vastes et prometteurs au monde, avec des ressources minérales estimées à plus de 400 millions de tonnes de lithium. Cependant, les discussions sont encore à un stade préliminaire et aucun accord n’a été conclu pour l’instant. Rio Tinto n’est d’ailleurs pas la seule compagnie intéressée par ce projet stratégique. Le groupe américain KoBold Metals, soutenu par Bill Gates et Jeff Bezos, a également proposé un plan de développement pour la partie sud du gisement.
Ces tentatives d’appropriation du gisement se heurtent aux intérêts de la société australienne AVZ Minerals, actuelle détentrice du permis sur la partie sud de Manono. Cette entreprise est impliquée dans un conflit juridique avec la société d’État Cominière, accusée d’avoir scindé illégalement le permis d’exploitation, ce qui a conduit à la formation de Manono Lithium SAS, une coentreprise entre Cominière et le chinois Zijin Mining, qui exploite actuellement la partie nord du gisement.