Depuis le 22 mars dernier, les contribuables centrafricains doivent désormais s’acquitter de leurs impôts en ligne via la plateforme e-Tax. Un projet ambitieux qui vise à améliorer la gestion des finances publiques, mais qui se heurte à plusieurs obstacles, notamment en raison de la connectivité limitée dans le pays.
La déclaration d’impôts se fait désormais en ligne en Centrafrique. Le gouvernement a mis en place la plateforme e-Tax, permettant aux citoyens de déclarer et de payer leurs impôts directement en ligne depuis le 22 mars 2025. Ce projet s’inscrit dans une dynamique de modernisation des finances publiques, amorcée avec la mise en œuvre de Sydonia, le logiciel douanier, en 2024. Les autorités espèrent ainsi limiter les pertes dues aux irrégularités et accroître les recettes de l’État.
L’objectif derrière cette réforme est clair : améliorer la transparence et l’efficacité de la gestion des finances publiques. En ligne de mire, la lutte contre les détournements de fonds et une meilleure mobilisation des ressources pour le développement. Cependant, malgré la mise en place de la fibre optique dans le Sud-Ouest du pays, l’accès à Internet reste un défi de taille. La connectivité défaillante, même à Bangui, pourrait nuire à l’adoption de ce nouveau système par une grande partie des contribuables.
L’implémentation d’e-Tax a également été pensée pour répondre aux exigences du FMI, qui conditionne son soutien financier à l’amélioration de la gestion publique. En effet, la plateforme est censée faciliter la collecte des impôts et permettre une plus grande transparence. Par ailleurs, les réformes fiscales passées ont porté leurs fruits, augmentant progressivement les recettes de l’État, de 84 milliards de FCFA en 2016 à plus de 142 milliards aujourd’hui.
Les autorités ambitionnent désormais de porter ces recettes à 185 milliards de FCFA d’ici 2025. Pour ce faire, la réforme prévoit une interconnexion entre e-Tax et d’autres plateformes comme Sim_Ba, facilitant le suivi des transactions fiscales. Si la plateforme arrive à surmonter les obstacles techniques et à séduire les contribuables, elle pourrait marquer un tournant dans la gestion des finances publiques de la Centrafrique.