Si certains indicateurs demeurent préoccupants, l’institution internationale se montre optimiste, soulignant les efforts de gestion budgétaire et les ajustements réussis dans le cadre de la politique d’endettement du pays.
Dans son dernier rapport sur le Cameroun, annexé à la septième revue des accords au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) et de la Facilité élargie de financement (FEF), ainsi qu’à la deuxième revue de l’accord dans le cadre de la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD), le Fonds monétaire international (FMI) fait état d’une situation plutôt favorable concernant la dette publique du pays. Bien que le Cameroun reste exposé à un risque élevé de surendettement, le FMI estime que la dette est “soutenables et sur une trajectoire descendante”. Ce rapport, malgré les défis, traduit une gestion prudente de la part des autorités camerounaises.
Le FMI met toutefois en lumière la persistance de certains risques. Il souligne que, bien que les indicateurs relatifs au stock de la dette extérieure demeurent sous les seuils de sécurité, deux des quatre indicateurs de la dette extérieure, à savoir le ratio service de la dette/recettes et le ratio service de la dette/exportations, restent au-dessus des seuils prévus dans le scénario de référence. Ces indicateurs traduisent une pression continue sur les finances publiques du Cameroun et mettent en évidence un risque accru de surendettement.
Cela dit, le rapport du FMI apporte des éléments rassurants, notamment en indiquant que “les indicateurs de service de la dette sont en baisse”, ce qui témoigne d’une discipline budgétaire soutenue par les autorités camerounaises. Il est ainsi prévu que le ratio service de la dette/recettes passe sous le seuil à moyen terme. Une autre bonne nouvelle est la baisse de la valeur actuelle de la dette publique/PIB, qui a pour la première fois depuis le début des arrangements sous la FEC, passé en-dessous du seuil critique.
Néanmoins, le FMI rappelle que les chocs externes, tels que les fluctuations des exportations ou les variations des prix des matières premières, pourraient fragiliser cette trajectoire et devenir des scénarios de crise pour les indicateurs de la dette extérieure. Malgré ces risques, l’institution reconnaît les efforts du gouvernement camerounais, notamment en matière d’endettement prudent, qui se traduit par le maintien du plafond d’emprunt global en 2023 et 2024, et par les opérations de gestion de la dette.
Pour améliorer la liquidité de sa dette, le Cameroun a également réalisé une série d’opérations financières notables. En janvier 2024, un prêt d’environ 131 milliards de FCFA a été contracté auprès de la Banque Afreximbank. De plus, en juillet 2024, une émission obligataire de 550 millions de dollars (soit 332 milliards de FCFA) a été lancée via un placement privé. Les fonds levés ont été utilisés pour apurer les obligations domestiques impayées, une mesure saluée par le FMI. Ces actions témoignent de la volonté du gouvernement de gérer sa dette de manière responsable tout en soutenant ses projets d’infrastructure et sociaux.