L’annonce d’un nouveau projet minier pour le gisement de Baniaka, signé avec la compagnie australienne Genmin, marque une étape importante dans cette stratégie. Le pays mise sur ses vastes réserves de minerai de fer pour réduire sa dépendance au secteur pétrolier et booster ses revenus miniers.
L’exploitation minière gabonaise reste largement dominée par le pétrole, qui représente la majeure partie des revenus extractifs du pays. En 2022, les mines ne constituaient que 7 % des revenus générés par ce secteur, un chiffre qui témoigne de la position marginale des ressources minérales dans l’économie nationale. Malgré cette domination du pétrole, le Gabon possède d’importantes réserves minérales, notamment de manganèse et de fer, qui pourraient lui offrir des alternatives de revenu plus durables.
Le manganèse reste, pour l’instant, le produit phare du secteur minier gabonais. Toutefois, le gouvernement gabonais poursuit sa stratégie de diversification, notamment par l’exploitation de ses vastes gisements de minerai de fer. Le projet Baniaka, situé dans la région de Haut-Ogooué, est l’un des projets les plus prometteurs dans cette démarche. Le 20 mars 2025, une convention minière a été signée entre le Gabon et l’australien Genmin, portant sur l’exploitation de ce gisement.
Dans les détails du projet, il est prévu que le Gabon détienne une participation gratuite de 10 % dans l’exploitation de Baniaka, avec la possibilité d’augmenter cette part jusqu’à 25 %. Une imposition de 35 % sera appliquée aux bénéfices de la société, tandis qu’une redevance minière de 5 % sur les revenus issus des ventes sera versée au pays. Ce projet ambitieux pourrait produire jusqu’à 5 millions de tonnes de minerai de fer par an dans un premier temps, avec une montée en puissance à 10 millions de tonnes par an à terme.
Bien que l’ampleur des revenus que générera le projet Baniaka ne soit pas encore précisément estimée, il s’inscrit dans une stratégie plus large de diversification des ressources naturelles gabonaises. Ce projet s’ajoute à l’exploitation du gisement de Belinga, l’un des plus grands gisements de minerai de fer du pays, dont les travaux ont été lancés par l’australien Fortescue après la signature d’une convention minière en février 2023.
Cette diversification vers le fer constitue une réponse directe à la dépendance chronique du Gabon aux hydrocarbures. En 2022, les hydrocarbures représentaient encore 93 % des revenus extractifs du pays, selon l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE). Ainsi, en investissant dans l’exploitation du fer et d’autres ressources minérales, le Gabon cherche à sécuriser une croissance économique moins vulnérable aux fluctuations des prix du pétrole.