Bien que cette hausse soit significative, la Caisse autonome d’amortissement (CAA) assure que la trajectoire de la dette reste maîtrisée, conforme à la stratégie d’endettement à moyen terme du pays.
La dette publique du Cameroun a franchit la barre des 14 000 milliards de FCFA 2024, soit 45,6% du PIB, d’après les dernières données publiées par la Caisse autonome d’amortissement (CAA). Cette hausse de 7,8% par rapport à l’année précédente traduit un alourdissement notable, puisque la dette était évaluée à 13 211 milliards de FCFA en 2023. Selon la CAA, cette progression est principalement due à l’augmentation de la dette de l’Administration Centrale, qui représente plus de 90% de l’encours global. Les analystes suggèrent que la montée rapide de la dette pourrait être liée à un taux d’endettement qui dépasse la croissance économique du pays.
Malgré cette augmentation, la CAA se veut rassurante, soulignant que cette dynamique de la dette reste maîtrisée. Selon l’institution, elle s’inscrit dans une trajectoire conforme aux objectifs de la Stratégie d’endettement à moyen terme 2024-2026, qui vise un ratio de dette par rapport au PIB de 50% d’ici 2026. Ce niveau resterait bien en dessous du seuil de convergence sous-régionale de 70% du PIB, une situation que la CAA estime viable à long terme.
L’un des principaux moteurs de cette augmentation est la dette extérieure du pays, qui a enregistré une hausse importante en 2024, passant de 7 733 milliards de FCFA à 8 757 milliards de FCFA, soit une progression de 9,1%. La dette extérieure représente désormais 28,1% du PIB, soutenue par des financements multilatéraux et bilatéraux, qui constituent la majorité de cette dette. Parmi les principaux créanciers multilatéraux du Cameroun, on retrouve la Banque Mondiale, la Banque Africaine de Développement (BAD), et le Fonds Monétaire International (FMI), qui à eux seuls détiennent près de 80% de la dette multilatérale.
En revanche, la dette intérieure a également augmenté, bien que dans une moindre mesure, en passant de 4 109 milliards de FCFA en 2023 à 4 431 milliards de FCFA en 2024, soit une hausse de 322 milliards de FCFA. Cette augmentation reflète le recours à des financements internes pour compléter les besoins de financement public, mais aussi pour soutenir des projets de développement à court terme.
Les autorités camerounaises semblent avoir trouvé un équilibre précaire entre financement extérieur et intérieur, privilégiant les prêts concessionnels tout en diversifiant les sources de financement. Toutefois, la CAA met en garde sur la nécessité d’une gestion prudente de cette dette, notamment en raison de la part croissante de la dette commerciale et des financements privés. Les défis pour le pays seront de maintenir cette dynamique tout en assurant la soutenabilité de la dette à moyen et long terme.