La mine d’étain de Bisié, située au Nord-Kivu en République Démocratique du Congo, suspend ses activités en raison des menaces sécuritaires liées à l’avancée du groupe armé M23. Cette suspension a entraîné une hausse des cours de l’étain sur le marché mondial, bien que d’autres facteurs contribuent également à cette flambée des prix.
La sécurité de la mine d’étain de Bisié, située dans le district de Walikale au Nord-Kivu, est devenue une préoccupation majeure pour le groupe Alphamin. Face à l’escalade des tensions dans la région, exacerbées par l’avancée du groupe armé M23 soutenu par le Rwanda, l’entreprise a été contrainte de suspendre ses activités. La mine de Bisié, l’un des plus importants producteurs mondiaux d’étain, est désormais à une centaine de kilomètres des combats, ce qui met en péril la vie des employés et sous-traitants. Alphamin a annoncé que, dans ces conditions, la sécurité de ses équipes ne pouvait plus être assurée.
Bisié abrite l’un des gisements d’étain les plus riches au monde, avec une production annuelle d’environ 17 000 tonnes, représentant 6% de la production mondiale. Cette mine est donc cruciale non seulement pour l’économie congolaise, mais aussi pour le marché global de l’étain. Après l’annonce de la suspension des activités, les prix de l’étain ont grimpé de près de 10% sur les marchés internationaux, une hausse alimentée par l’incertitude croissante sur la production de ce métal stratégique.
Cependant, la hausse des prix ne s’explique pas uniquement par la suspension de la mine de Bisié. En effet, les cours de l’étain étaient déjà en augmentation depuis plusieurs mois, notamment en raison de la fermeture de la plus grande mine de Birmanie, principal fournisseur de la Chine. Ce blocage a exacerbé la pression sur le marché, réduisant l’offre et entraînant une flambée des prix.
Le conflit en cours dans l’est de la République Démocratique du Congo, notamment autour de la région de Bisié, met en lumière les défis géopolitiques auxquels sont confrontées les entreprises opérant dans des zones à risque. La présence de groupes armés, comme le M23, complique gravement les efforts de développement et de production dans des secteurs aussi vitaux que l’extraction minière. Pour le secteur de l’étain, cette instabilité pourrait avoir des répercussions à long terme, en particulier si la situation sécuritaire ne s’améliore pas.