À Yaoundé, le nigérian Tony Elumelu a partagé ses recommandations pour dynamiser l’économie camerounaise lors des Rencontres économiques du Cameroun 2025.
Du 26 au 27 février 2025, Yaoundé a accueilli les Rencontres économiques du Cameroun, un événement initié par le Groupement des entreprises du Cameroun (Gecam), présidé par Célestin Tawamba. Cette rencontre vise à favoriser le dialogue entre les secteurs public et privé afin de trouver des solutions concrètes pour dynamiser l’économie camerounaise dans un contexte de transformation mondiale. L’ouverture de l’événement a été marquée par l’intervention de l’invité spécial, Tony Elumelu, le milliardaire nigérian et président de United Bank for Africa (UBA), qui a livré une série de propositions pour relancer l’économie du pays.
Dans son discours, Tony Elumelu a d’abord souligné qu’aucune économie ne peut prospérer sans une sécurité renforcée. Il a insisté sur la nécessité de garantir la sécurité des citoyens et de consolider l’État de droit comme base fondamentale pour tout développement économique. Pour lui, il est essentiel que le gouvernement prenne des mesures concrètes pour sécuriser les vies et les biens, une condition préalable à toute prospérité économique.
Le Chairman de UBA a également abordé l’urgence de moderniser les infrastructures, notamment les transports, afin de faciliter les échanges commerciaux et dynamiser l’économie. « Sans infrastructures, il n’y a pas de développement », a-t-il martelé, appelant le gouvernement à investir massivement dans ces secteurs pour soutenir la croissance. Il a également souligné l’importance de prendre en compte les aspirations des jeunes, qui représentent 60 % de la population camerounaise. En citant ses initiatives à travers la Fondation Tony Elumelu, qui a créé plus de 1,5 million d’emplois directs et indirects, il a insisté sur l’importance de l’autonomisation des jeunes pour éviter l’immigration.
Tony Elumelu a aussi mis l’accent sur l’importance du partenariat public-privé pour stimuler l’entrepreneuriat. Selon lui, le secteur privé n’est pas un concurrent de l’État, mais un véritable partenaire. Il a encouragé le gouvernement à mettre en place des politiques publiques qui favorisent la croissance des entreprises et facilitent l’accès des entrepreneurs aux financements. Il a également pointé du doigt les lenteurs administratives qui freinent les initiatives privées, affirmant que ces obstacles sont « destructeurs » pour l’économie. Selon l’économiste nigérian, une collaboration efficace entre l’État et le secteur privé est indispensable pour surmonter ces défis.
Le secteur bancaire a également été au centre des préoccupations de l’entrepreneur. Il a insisté sur la nécessité de renforcer le secteur bancaire camerounais, qui est crucial pour soutenir le développement du secteur privé. Une telle consolidation permettrait de faciliter les investissements et de garantir que les entreprises aient accès aux financements nécessaires pour leur expansion. À la fin de son intervention, Tony Elumelu a été honoré par le Gecam, qui lui a remis le Prix Africa Business Impact en reconnaissance de ses contributions exceptionnelles au développement des affaires en Afrique.
Les Rencontres économiques du Cameroun visent à nourrir un dialogue constructif entre le secteur privé et les pouvoirs publics. Ces assises abordent des enjeux essentiels pour la croissance du pays, notamment dans les secteurs de l’agriculture, de l’énergie, des infrastructures et du financement des PME. Selon Célestin Tawamba, président du Gecam, il s’agit de bâtir un socle pour la compétitivité de l’économie camerounaise.