Le gouvernement camerounais a décidé d’augmenter le budget du Plan intégré d’import-substitution agropastoral et halieutique (Piisah), qui passe de 1 371,5 milliards à 1 500 milliards de Fcfa, soit une hausse de 128,5 milliards (+9,4 %). Cette révision budgétaire vise à renforcer la mise en œuvre de ce programme, dont l’objectif principal est de stimuler la production locale afin de réduire la dépendance aux importations. La décision a été prise lors du premier Conseil de cabinet de l’année 2025, présidé le 30 janvier par le Premier ministre Joseph Dion Ngute.
Ce réajustement intervient dans un contexte où les résultats de la première année du Piisah sont jugés insuffisants. Sur un objectif de 426 000 hectares de terres agricoles, seuls 200 000 hectares ont été exploités. Par ailleurs, l’insécurité alimentaire reste préoccupante, avec 3,08 millions de personnes touchées, dont 265 314 en situation d’urgence. Malgré le lancement du Piisah, cette situation s’est aggravée, avec une hausse de 180 000 personnes en insécurité alimentaire en un an (+6,2 %). D’où la nécessité pour le gouvernement d’accélérer la cadence en revoyant ses ambitions à la hausse.
L’augmentation du budget devrait permettre de renforcer plusieurs volets du programme, notamment la sécurisation de 400 000 hectares de terres agricoles dans la Plaine Centrale et l’aménagement de 160 000 hectares de zones halieutiques. L’État mise également sur le désenclavement des bassins de production afin de faciliter l’acheminement des produits vers les marchés. En outre, la liste des produits stratégiques à développer s’élargit avec l’ajout du sucre et des engrais, en complément du blé, des farines locales, du riz, de l’huile de palme, du soja, du maïs, du lait et du poisson.
Afin d’assurer un meilleur suivi de l’exécution du Piisah, Joseph Dion Ngute a demandé au ministre de l’Économie de lui soumettre des rapports réguliers sur la mise en œuvre du programme, en mettant en évidence les éventuelles contraintes. Il a également exhorté les ministères en charge de l’Agriculture, de l’Élevage et des Pêches à responsabiliser pleinement les structures opérationnelles impliquées. Le gouvernement prévoit par ailleurs d’instaurer des contrats de performance avec les entreprises publiques du secteur agropastoral, afin d’améliorer leur contribution aux objectifs fixés.